lundi 21 mars 2011

"Il parait que chez vous, il y a encore des oiseaux..."

Puisque tout le monde ne parle plus que catastrophe nucléaire au Japon, je viens y mettre mon grain d'iode pour aider à faire cesser la psychose.

En effet, à l'heure où l'information libre et gratuite est à la portée de tous en un clic, quoi de plus adapté que de regarder sur Internet ce qu'il en est du risque nucléaire? Tenez, c'est même ce que me conseille l'OMS sur leur site officiel: "Tenez-vous informé, vous et votre famille, en cherchant à obtenir des renseignements précis et faisant autorité (par exemple donnés par la radio, la télévision ou l’Internet) et suivez les instructions données par les pouvoirs publics de votre pays."
D'ailleurs, jetons-y un oeil au dit site officiel, vous verrez, c'est très clair, très bien expliqué, et il n'y a pas un mot d'alarmant là-dedans. Première page de leur FAQ: on ne parle que des risques liés au Japon. Cool. Ca veut dire qu'on n'est en aucun cas concernés. Deuxième page, un peu plus inquiétant peut-être: "La durée nécessaire pour que l’énergie libérée par un radionucléide diminue de moitié (c’est-à-dire sa «demi-vie») va de fractions de seconde à des millions d’années selon le type d’atome." Ca me semble bien vague... En même temps, le sujet est le rayon ionisant et je ne sais pas ce que c'est, alors je vais pas m'en occuper, ça c'est les explications techniques, pas ce qui concerne la santé hein? En plus ils me disent à la page suivante que ce rayonnement, en fait on y est exposés en permanence, et que les effets aigus en cas de trop forte exposition, c'est juste "rougeur" et " perte des cheveux", alors...
Il est aussi question des "mesures de santé publiques les plus importante à prendre". Etrange. En lisant ça, j'ai un peu l'impression que c'est juste des mesures à prendre automatiquement, sans trop qu'on sache pourquoi on les prend, contre quoi, qu'est-ce qu'on risque si on les prend pas, est-ce qu'elles sont suffisantes, tout ça... La preuve qu'on vit dans un monde de bureaucratie où les citoyens sont surprotégés? Une bête petite fuite radio-active, et hop, on prend toutes les précautions, un peu comme pour la grippe A? Après ça, on lit les mesures à prendre en cas d'exposition à une forte radioactivité, mais franchement, en quoi ça nous intéresse? On travaille pas dans des centrales nucléaires, et y'a que les personnes qui travaillent sur place qui peuvent être fortement exposées, c'est ce qu'ils ont dit juste avant. Dans la série "infos inutiles", ils nous expliquent aussi comment des aliments peuvent être radioactifs alors qu'un paragraphe plus haut, c'est marqué que de toute façon toutes les récoltes ont été interrompues autour de Fukushima, donc il peut rien y avoir de radioactif sur le marché, et de toute façon le Japon exporte peu. Pfff... qu'est ce qu'on ferait pas pour satisfaire le besoin d'informations des paranoïaques.


Bon... rassurés sur le fait que ce qui se passe au Japon ne peut pas nous toucher? Ah, oui, mais les esprits chagrins vont venir se plaindre que "et si ça arrive chez nous hein?". Eh bien non. Ca ne peut pas arriver chez nous. C'est bien connu, les nuages radioactifs s'arrêtent à nos frontières, même pas besoin de leur payer le charter. Et pour ce qui est d'un accident sur notre territoire, laissez-moi rire... Tenez, regardez ici: le dernier incident de niveau 2 en France, ça remonte au 18 février 2011. Une broutille.
Qu'est-ce qu'un incident de niveau 2? Jetez un oeil sur la page consacrée sur Wikipédia. Vous verrez que c'est pas bien inquiétant. D'ailleurs, jusqu'au niveau 6, c'est pas inquiétant. Les seules conséquences sont "l'application des contre-mesures prévues". A se demander pourquoi on les applique, ces contre-mesures, s'il y a si peu de conséquences possibles. Et nous, en France, si on en croit la page Wikipédia, on a jamais dépassé le niveau 4. Il n'y a qu'en URSS qu'ils ont déjà eu des accidents graves.

Pourquoi d'ailleurs seulement en URSS? Eh bien parce qu'ils sont moins compétents et rigoureux sur la sécurité que les occidentaux, c'te question! Regardez là encore la page wikipédia consacrée à l'accident de Tchernobyl, c'est fou à quel point ils connaissent précisément ce qui s'est passé, on voit que l'URSS était en pleine politique de la transparence sous l'influence de Gorbatchev... Le canard enchainé consacré au nucléaire (avril 2006) m'avait l'air d'en savoir nettement moins sur le sujet. Alors que c'est limpide: "L'accident de Tchernobyl est la conséquence de dysfonctionnements nombreux et importants : un réacteur mal conçu, naturellement instable dans certaines situations et sans enceinte de confinement ; un réacteur mal exploité, sur lequel des essais hasardeux ont été conduits ; un contrôle de la sûreté par les pouvoirs publics inexistant ; une gestion inadaptée des conséquences de l'accident."Pas doués, ces journalistes, ils ont encore des doutes alors que c'est clairement expliqué sur internet. Oh, en passant, jetez un oeil à la "discussion" de l'article sur Tchernobyl, en haut à gauche, et notamment la partie 4 sur les sources. Toujours intéressant de connaitre les sources.

Bref, leurs centrales elles étaient pas sures. Les nôtres le sont. Elles le sont même tellement que notre Président n'arrive pas à les vendre à ses sympathiques amis comme Khadafi, parce que la sécurité coûte trop cher et que les clients étrangers préfèrent prendre du premier prix. D'où la directive officielle de l'Etat qui assure maintenant aux fabricants de centrales nucléaires que la sécurité, c'est bien, mais faut pas non plus en faire trop si on veut être compétitifs (sources: Le canard enchainé de la semaine dernière, qui lui-même cite des documents officiels à l'appui).

Alors, rassurés?

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