jeudi 24 juin 2010

Par les soirs bleus d'été...

Certains l'auront peut-être déjà deviné, rester un mois chez mes parents n'améliore pas franchement mon dynamisme déjà moribond. D'autres qui sont peut-être les mêmes que certains auront compris que le principal usage d'un blog, c'est d'avoir un espace virtuel où trainer ses savates quand même le fait de regarder un film demande trop d'efforts de concentration.

Je n'oserai jamais, au grand jamais, affirmer avoir touché le fond, des fois que Murphy prenne ça pour une provocation personnelle. Mais je me dois de signaler avoir passé une demie-heure à observer le monde à travers le petit trou au bout du coupe-ongles, dont on n'a jamais trop compris à quoi il servait. Bon. Je lui ai trouvé un usage. Il déforme très légèrement les objets, on dirait qu'ils se tordent sur le bord du trou. Et puis ça permet de mettre en évidence à quel point l'oeil humain est capable d'une mise au point précise: objet fixé net, arrière-plan flou, très flou, à totalement flou selon l'éloignement de la zone de mise au point, variable en une fraction de seconde.

(si après ça j'ai pu convaincre une âme en peine de fermer un oeil pour regarder le monde à travers un trou de cinq millimètres de diamètre...
J'en serai fière)

Prenant sur moi pour affronter mes penchants naturels à l'apathie, j'ai tenté de ressortir mes pinceaux, mais l'ouvrage ainsi entamé ne se compose pour l'instant que d'un fond sur lequel s'étendent des esquisses inachevés. Allons bon. Histoire de m'acheter une bonne conscience en ayant quelque chose à montrer, j'ai déterré de mes piles un des ces innombrables dessins dont j'étais censée, un jour, faire quelque chose.

Portrait en pied de Boucle d'Or.




Avec en prime la petite histoire de pourquoi et comment je me suis retrouvée, par une froide matinée de février où tout semblait tellement plus intéressant qu'un cours de plus sur Molière, à m'intéresser à ce personnage.

Boucle d'Or arrive dans la maison des trois ours. Elle y cherche une place. Essaye celle du papa, mais rien à faire, cette place ne lui va pas du tout. Essaye celle de la maman, mais elle n'est pas très confortable pour elle. Essaye celle de l'enfant, qui lui va à merveille, sauf que le hic, c'est qu'elle est déjà prise. Et Boucle d'Or, en essayant de s'y installer, ben elle abîme tout. Alors papa, maman et enfant la chassent de leur maison dans les bois.

Toute personne ayant un minimum de connaissance en conte de fées doit se rendre compte qu'il y a un truc qui ne va pas. La forêt où l'on rencontre des êtres bizarres voire malveillants, le héros est censé y arriver quand les choses ont commencé à mal tourner dans sa vie, qu'il n'a plus rien à manger, ou que leur maman est morte, ou leur belle-mère vraiment trop méchante. Qu'est-ce qu'elle fait là, Boucle d'Or?

Ensuite, le héros il gère trop comme un... héros face aux épreuves de la forêt, alors du coup, il en sort, et il retrouve au choix sa maman, sa princesse, ou des crêpes au nutella. Boucle d'Or, elle, on sait pas trop où elle va atterrir après. Ok, elle s'est enfuie de chez les trois ours, ok, ils la croqueront pas, mais elle est quand même paumée toute seule en pleine forêt alors qu'elle a quoi, six-sept ans cette gamine? C'est pas terrible comme fin.

Vous aurez donc compris que je me targuai de lui en trouver une, de fin, à Boucle d'Or, un truc où elle serait heureuse et aurait beaucoup de chatons parce que eux, on peut les noyer s'ils deviennent trop pénibles. (Tout le monde n'a pas forcément un congélateur chez soi.)

Si vous avez bien suivi, vous savez d'ores et déjà que ma charmante Boucle d'Or, avec ses longs cheveux, son air maussade et ses vêtements trop grands pour elle, elle s'est retrouvée aux oubliettes dans un coin poussiéreux de mon esprit et que je me suis toujours pas occupée de lui trouver une fin. Parce que là, j'avoue, je sèche un peu sur la façon dont elle va s'en sortir.

Et parce que je suis une procrastinatrice acharnée, aussi, un peu.

mardi 15 juin 2010

L'humour est la politesse du désespoir.

Prenons les choses au second degré. Ironie et distance sont mes maitres mots, sans oublier une bonne dose d'auto-dérision. Mais avouez que la caf a un sens de l'humour bien particulier.

La caf de Vannes m'avait bien fait poiler avec son message d'accueil: "Bonjour. Pour continuer, appuyez sur *". Le répondeur automatique n'ayant pas pu apprécier la subtilité de ma réponse spontanée ("bof, non, pas trop envie finalement"), je me suis retrouvée à appuyer gentiment sur * pour passer en surtaxé et avoir droit à la suite du sketch. La voix automatique détaillant très lentement tous les choix possibles (je me demande très franchement s'il y a VRAIMENT des gens qui appellent la caf pour avoir droit au catalogue des prestations récité par un répondeur automatique en sélectionnant le choix 3), les minutes défilent et la bonne vieille devise "le temps, c'est de l'argent" n'est jamais aussi vraie que quand on est pendu au téléphone dans l'attente du bon choix.

Enfin, à force de pianoter sur les touches, j'arrive à obtenir le choix "parler à un technicien". Après quelques secondes d'attente, la gentille voix automatique précédée de sa musique censée être apaisante m'annonce que "tous les techniciens étant actuellement occupés, nous allons mettre fin à votre appel". Et je me retrouve à fixer d'un air ébahi mon téléphone portable me confirmant que non, je n'avais plus aucune communication en cours.

S'ensuit une longue mais tellement moins passionnante phase de démêlés avec les dossiers perdus ou oubliés au fin fond de la pile. Je finis par croire, pauvre innocente, que mon calvaire est terminé quand enfin, je fournis la dernière pièce manquante à mon dossier, la déclaration de revenus en ligne que je n'ai le droit de faire que lorsqu'ils ont traité tout le reste. Et j'attends avec confiance le courrier devant me confirmer la somme versée par la caf pour m'aider à me loger presque décemment, à condition que le respect de la vie privée ne soit pas considéré comme un critère essentiel de décence.

La confiance a des limites, au bout d'un mois et des poussières je m'impatiente impatiemment de recevoir les allocations attendues avec impatience (vous aurez compris l'idée). Je me permets donc de jeter un oeil sur le site internet, des fois que j'y trouve une copie d'une attestation de paiement hypothétique qui se serait glissée dans une des fissures du changement de statut de la poste et ne serait jamais arrivée à bon port, bref, ils me les paient ces aides au logement ou pas?

Votre situation ne nous permet pas de répondre à votre demande. Pour plus d'information, contactez-nous.

me répond gentiment le site internet. Et là mon être désespéré comprend qu'il va falloir ré-affronter les affres du "EN DIRECT AVEC VOTRE CAF AU : ".

Je m'arme de courage pour affronter bravement les temps d'attente interminable, et expose gentiment ma situation à la gentille conseillère. Très gentiment. On m'a déjà prévenu que la caf était en sous-effectif, qu'ils n'arrivent pas à traiter les dossiers à temps pour ça, qu'ils ne reçoivent leur budget annuel qu'après avoir passé six mois à s'endetter pour faire tourner le système bancaire, bref tout plein d'histoires que je n'ai pas vérifiées directement mais qui me semblent des excuses potentielles, si elles sont avérées, à quelques dysfonctionnements, et ce n'est pas la faute de la personne que j'ai au bout du fil. Je suis donc extrêmement compréhensive. Trop, peut-être. Les gens qui engueulent tout le monde au bout du fil, peut être que leur dossier est traité avant. Mais passons.

La gentille dame à qui je finis par pouvoir expliquer ma situation accepte gentiment de partir à la recherche de mon dossier, me laissant en tête-à-tête avec une petite musique d'attente aux notes tout aussi répétitives que ses paroles: "votre correspondant effectue des recherches dans votre dossier". Au bout d'un long, très long moment, je finis par me demander si mon dossier est réellement si complexe ou si c'est juste qu'ils n'ont jamais pris la peine d'enregistrer le message "votre correspondant est parti en pause café". Je développe peu à peu une aversion profonde pour les trois petites notes devant m'aider à patienter sans stress ni énervement, une idée aussi efficace que si l'on voulait faire écouter la Neuvième Symphonie à Alex De Large pour l'aider à se détendre.

Je suis mauvaise langue, la conseillère n'était pas partie en pause, elle a réussi à retrouver et consulter mon dossier en un temps record, si on le compare au temps nécessaire à la caf de Vannes pour remettre la main dessus et l'expédier (environ un mois). Elle m'informe donc aimablement que ledit dossier est complet. Chouette. Je sais que vous trépignez tous d'impatience à l'idée que vous allez enfin savoir par quel nouveau miracle la caf a réussi à déclarer qu'une étudiante sans ressources pour l'année 2008 et pour qui ses parents ne reçoivent plus d'allocation n'a pas droit aux aides au logement pour une chambre en cité U.

Moi aussi, je trépigne d'impatience. Je serai recontactée par un technicien caf au cours des prochaines 48h pour de plus amples informations.

mardi 8 juin 2010

Suite du précédent



Après avoir annoncé des tentatives d'utilisation de la pâte fimo dans le billet précédent, je me suis sentie presque obligée de les montrer. L'ennui estival ayant brisé le frontière entre le "presque obligée" et l'obligation pure.

Comme vous l'aurez remarqué, je fais preuve de follement d'originalité en me livrant cette fois-ci à la représentation de mignonnes bestioles colorées. Et je n'ai même pas pris la peine de faire le moindre effort pour améliorer la netteté de l'image, honte sur moi.

La faute là encore à l'été et plus particulièrement à un séjour trop prolongé chez mes parents, ce qui ne manque jamais de me changer en larve apathique ne trainant ses pantoufles que de son lit à l'ordinateur.

Seigneur, que la souris mes permettant de cliquer sur le bouton "publier le message" semble loin de la position actuelle de mes mains! Heureusement les informaticiens, dans leur immense paresse, créèrent les raccourcis clavier.

samedi 5 juin 2010

Y prévoient des orages pour demain

Pour commencer, un petit fond musical.

Oui, parce que moi j'ai eu droit à un charmant fond sonore pour les élucubrations qui ont donné lieu à ce billet, mais je vous épargne les enregistrements de la bande de quinquagénaires bien imbibés qui chantent à tue-tête dans le jardin. Le lien ci-dessus devrait de toute façon être aussi absurde et décalé qu'un mec chantant une série de lalala sur l'air de Bella Ciao en désharmonie totale avec la guitare censée l'accompagner.

Comme on peut s'en douter, non mon jardin n'a pas été réquisitionné par des alcooliques anonymes comme n'importe quel vulgaire jardin public, il s'agit bien évidemment de l'anniversaire de mon père, né le 23 janvier.

(tiens, changement de fond sonore:
c'est la corne de brume maintenant)

J'ai donc du supporter depuis maintenant 11h les amis de mes parents dont je ne connais pas le quart mais qui tiennent tous à s'enquérir de ce que je fais dans la vie.

-Et ça te plait?
-Non.
-Bon, t'as eu ton année quand même?
-Non.
-Et ça va déboucher sur quoi après?
-Chômeuse, comme tout le monde.

Je me suis donc efforcée autant que faire se pouvait de me replier dans ma chambre pour fimoter allègrement et élaborer des scénarios où mon nouvel ami imaginaire venait me venger de tous ces affreux cheminots, profs, et autres ex-jeunes ayant commencé leur carrière au temps du plein emploi qui se permettent de critiquer "les jeunes d'aujourd'hui".

Présentation immédiate de l'ami en question:


























Et j'ai également attaqué la relecture de Watchmen, ou Comment une génération croyant que la fin du monde serait pour elle échappe à la guerre nucléaire et arrive à une nouvelle ère de prospérité, et ce grâce à l'intervention d'un surdoué qui se prenait auparavant pour un superhéros en compagnie d'une bande de nazis névrosés. Lesdits nazis étant devenus des héros glorifiés dans l'adaptation cinématographique hautement fidèle à l'exception de ce léger détail.

Puis j'ai poursuivi mes rêves éveillés où cette fois, Superchat se lançait à l'assaut du corps enseignant et administratif de ce que nous appellerons pour éviter un procès en diffamation l'Union des Jeunes Mangoustes, section Analphabètes Libidineux du Loiret, pour leur apprendre à ne pas modifier le règlement d'un semestre à l'autre sur des critères arbitraires. (Quand c'est fait par un de MES héros masqués, c'est de la pédagogie, pas du nazisme).

Les prochaines victimes de Superchat seront la totalité des gens m'ayant déjà confondue par mégarde avec un kleenex (quel que soit l'usage dudit kleenex, d'ailleurs). Mais là j'ai peur que ça fasse beaucoup même pour ses supergriffes. Faudra quand même lui laisser un répit entre le génocide pédagogique et ça.

Quant à ça qui n'auraient toujours pas compris le pourquoi de la guimauve auditive infligée en début de billet, une défragmentation cérébrale s'impose.