dimanche 23 mai 2010

De l'art délicat de bouquiner au soleil

Je n'ai jamais eu de chagrin qu'une heure de lecture n'ait dissipé
(dixit un illustre inconnu dont le nom ne me dit rien, et à vous non plus je suppose)

Bon. Admettons. Dans ce cas, je parierais aisément que le monsieur en question, pour employer innocemment le mot "lecture", n'a jamais connu les "programmes" ou "listes" de "lecture", les "lectures recommandées", les "TD de lecture", le tout devant immanquablement se solder par commentaires composés, dissertations de littérature comparée, et autres vous-avez-quatre-heures.

Donc lire est une chose, mais bouquiner, a fortiori au soleil, en est une autre.
On sait tous que ça ne viendrait à l'esprit de personne de s'emparer d'un exemplaire de l'Heptaméron pour aller bouquiner au soleil.
(Non? C'est donc que vous ne savez pas ce qu'est l'Heptaméron.
Bon, rendez vous à la bibliothèque la plus proche, au rayon "littérature de la Renaissance", cherchez Marguerite de Navarre... ou pas en fait.)

Tout ceci pour en venir à ce cri d'amour. Neverwhere, c'est bien. Neverwhere, c'est beau. Neverwhere, c'est bon. Si vous en doutez, vous pouvez vous rendre (pour de vrai cette fois) à la bibliothèque la plus proche, au rayon "fantasy/S-F", cherchez Neil Gaiman. Une fois le roman localisé, inutile de lire la quatrième de couverture. D'abord, elle fait pas envie, on aurait plutôt tendance à reposer le bouquin aussi sec (un peu comme ce fut le cas quand je suis tombée sur Harry Potter le tout premier qui m'avait l'air tellement gnan-gnan mais bon j'ai rien à lire, du temps où j'étais encore une enfant innocente avec des lapins sur les murs de sa chambre). Donc faites-moi aveuglément confiance et ouvrez directement le livre à la première page.

Neverwhere, c'est juste un vrai bon livre avec une intrigue, du suspense, une bonne histoire, de bons personnages, et une pincée d'humour pince sans rires. Bref, c'est tout ce qui m'avait désespérément manqué au cours de ce longlonglong semestre au cours duquel, quand j'ouvrais un livre, c'était bien souvent à contre-coeur, stylo à la main pour relever citations et pistes de fiche de lecture. Parce que bon, tout le monde peut prendre un livre au hasard au jour où il fait beau, mais pour arriver vraiment au bonheur suprême qu'est bouquiner au soleil, il faut tout naturellement que le livre se lise tout seul, histoire d'être sur qu'on ne le lâchera pas tant qu'on n'aura pas changé cinq fois la chaise longue de place pour garder le niveau d'ensoleillement optimal malgré les ombres qui tournent, s'allongent et se rafraichissent; tant qu'à faire, en fait, autant être sur qu'on ne le lâchera pas avant de l'avoir fini.

(pour ceux qui ont un doute et risqueraient d'être tentés de retourner réviser, préparer le repas ou tondre la pelouse, la solution est de mettre à contribution le chat en le gardant sur les genoux tout le temps de votre lecture, ainsi il vous rappellera en grognant qu'il est encore beaucoup trop tôt pour interrompre votre lecture et, du même coup, votre sieste. Tout le monde ne passe pas tout de suite expert dans l'art du farniente, il n'y a pas de honte à se faire aider par quelqu'un qui n'a jamais connu d'autre mode de vie)

Je ne sais pas si je l'ai déjà mentionné, mais si vous cherchez un livre du genre qui se lit d'une traite au soleil sans penser à rien d'autre, Neverwhere il est vachement bien. Déjà il est magnifiquement bien écrit (bon, normal, c'est de Neil Gaiman, vous savez, celui qui a fait Sandman). Ensuite, dire que l'histoire est originale et surprenante, ce serait un peu comme de dire que l'éruption d'un volcan islandais ça donne de la fumée et des cendres. "Captivant" s'approcherait peut-être un peu plus de la réalité, sans pour autant lui rendre justice. "Du genre où on a le souffle coupé toutes les deux pages tellement on s'y attendait pas et on reste sur le cul en se disant "naaan, quand même, il a pas osé?!" et qu'à la fin du livre on a plus besoin de coupe-ongles parce qu'il n'y en a plus un qui n'ait pas été rongé", certes c'est un peu lourd, mais c'est sans doute plus évocateur.

Et le moins qu'on puisse dire c'est que les livres dans ce genre m'avaient profondément manqué ce semestre.

lundi 17 mai 2010

Moi vouloir être un chat.


Pourquoi il vaut infiniment mieux partager ses nuits avec un chat qu'avec un homme, je l'ai déjà évoqué à plusieurs reprises.

Mais au final, j'en suis à me dire que l'idéal serait d'être soi-même un chat. C'est trop compliqué pour moi une vie d'humain.


(et en plus, un chat, ça a pas à s'épiler...)