lundi 4 janvier 2010

Au professeur!

Comme je l'ai appris au détour d'un site, c'est aujourd'hui l'anniversaire du cultissime père de la fantasy.

"Et comme année à cette date du 3 janvier, la Tolkien Society organise un toast auquel est convié tous les amateurs du Professeur.
A 21h, ce soir, vous êtes censés lever votre verre, pas forcément rempli d’alcool d’ailleurs, en son honneur. La façon de procéder n’a rien de compliquée ou d’alambiquée : il vous suffit de vous lever, de lever votre verre en disant "Au professeur !", avant de boire une petite gorgée puis de vous rasseoir pour tranquillement terminer votre verre.
Cet hommage réunit chaque année des milliers d’amateurs du créateur de la Terre du Milieu. "

Avant d'être écrivain, Tolkien était linguiste, et spécialiste en épopées nordiques et légendes celtiques, comme peuvent le remarquer ses lecteurs attentifs.

Saviez-vous que...
La conception celte de l'Autre Monde différait profondément de la conception chrétienne de la Terre opposée aux Cieux inaccessibles? L'Autre Monde où repose le Roi Arthur était peuplé d'êtres elf...f...féeriques bien vivants mais accueillait également les défunts de notre monde; et parfois quelques humains bien vivants également s'ils y avaient été appelés, et pouvaient ainsi trouver leur chemin dans le labyrinthe menant à ces contrées cachées. Les êtres féeriques, eux, naissaient dans l'autre monde mais pouvaient passer dans le notre; comme les elfes venus d'au-delà de la mer.
Les mortels appelés dans l'Autre Monde y étaient souvent amenés par un animal, un cerf la plupart du temps, oui comme dans Bilbo le hobbit.
Une fois arrivés dans l'Autre Monde, selon les légendes irlandaises, il était courant qu'ils tombent sur une fête féerique au milieu des bois, mais qui disparaissait au moment même où ils l'éteignaient; et maints voyageurs se sont perdus en tentant de suivre les fées enfuies à leur venue; oui, toujours Bilbo et ses compagnons nains.
...
Et ainsi de suite.

Par pur hasard, il se trouve que j'étais en train de relire Le Seigneur des Anneaux; si toutefois le hasard existe comme dirait Gandalf... Au bout de la cinquième ou sixième lecture, on apprécie de plus en plus les détails qui font lâcher le livre à certains lecteurs s'y essayant pour la première fois, comme les thèses de Merry sur l'origine de l'herbe à pipe, l'histoire de l'établissement de la Comté ou les innombrables lais contant les histoires des Jours Anciens.

Et je ne peux qu'être de plus en plus convaincue que le professeur mérite bien qu'on célèbre encore son anniversaire.
Et si pour l'occasion porter un toast est une bonne idée, il manque encore le plus important...

3 commentaires:

  1. Tu te plaignais que je ne réponde pas à tes commentaires? Bon, allons-y.

    Il n'y a pas l'ombre d'un début d'influence chrétienne dans le Seeigneur des Anneaux; Eru est le Créateur et rien d'autre (à part Tom Bombadil selon certaines thèses... c'est dire), il n'a rien d'un Dieu tout puissant; et les Valar n'ont rien à voir avec les anges, ils vont par couples et par familles alros que l'Eglise a débattu pendant un bon nombre de générations sur le sexe des anges. De plus, chaque Vala a son attribution propre (le ciel, la terre, le feu...) ce qui les rapproches des dieux païens. Je ne vois pas où dans la Genèse tu as vu que les anges jouaient de la musique pour créer le monde; ce sont des potiches qui ne savent chanter que les louanges du Tout-Puissant. Ensuite Tolkien n'adore pas donner 36000 versions de chque nom, les différentes espèces peuplant Valinor ou la Terre du Milieu ont toutes des noms différents pour une même chose, nuance. Je ne vois pas non plus où tu trouves de l'hypocrisie dans cette explication de l'origine du mal. De toute façon, le mal absolu n'existe pas dans le monde réel, pas plus que le bien absolu ou la vérité absolue, quoi que tu oses en penser en ayant en plus la prétention de dire les connaitre mieux que tout le monde. Donc, on s'en fiche de savoir si les explications mythologiques à l'origine du Mal son justes, elles sont fictives au même titre que le Mal est fictif. (puisque tu cite A la Croisée de Mondes comme supérieur, je ne peux que te le citer quand Will, Lyra et Mary discutent du bien et du mal et arrivent à la conclusion qu'ils n'existent pas en soi, mais que seules les actions sont bonnes ou mauvaises).

    Pour rappel, les premières histoires des Terres du Milieu ont été écrites dans les tranchées pendant la Première Guerre Mondiale; donc on peut supposer que Tolkien savait à quel point une vraie guerre est aussi éloignée que possible de l'héroïsme et de la grandeur des batailles des sagas nordiques qu'il étudiait à l'époque. En dehors d'un unique moment de réalisme quand Frodon voit le cadavre d'un homme tombé sous la coupe de Sauron et se dit qu'il n'était peut-être pas si mauvais et aurait sans doute préféré rester dans son pays avec sa famille, le manichéisme ambiant du Seigneur des Anneaux ne sert qu'à prouver une seule et unique chose: que c'est un monde purement fictif, qui n'a rien à voir avec le notre, dont les valeurs mêmes ne sont pas les mêmes que les notres, et comment le seraient-elles en ayant une histoire aussi différente? En ce sens, aucun des livres de Tolkien ne peut présenter un quelconque engagement politique et il est donc ridicule de dire qu'il y prone un retour au Moyen-Age. Le seul but de Tolkien était non pas de faire passer un message quelconque, mais d'inventer une mythologie propre à l'Angleterre dont le folklore s'était perdu... au profit de la France qui a pillé leur littérature à l'époque de la domination normande. D'où le mélange de légendes celtiques (les premières présentes en Grande-Bretagne) et nordiques (portées par les envahisseurs). Et il y est arrivé au vu de l'engouement et de l'influence dans la littérature, le cinéma, les jeux de rôle et jeux vidéo... que son oeuvre a apporté.

    Quant à ce bon Swift, auteur engagé pronant la tolérance et le progrès, je ne vois pas ce qu'il a à voir là-dedans.

    Et la science-fiction comme genre ultime du roman, c'est purement ridicule. Comme si le genre seul permettait de définir la qualité d'un roman et que n'importe quel roman de science-fiction soit automatiquement supérieur à tout roman historique, fantastique, d'amour, policier, ou juste inclassable. Dis-moi, trouves-tu que Plan nine from outer space, film de science-fiction, soit supérieur à La ruée vers l'or, à Full metal jacket, au Temps des Gitans, à West Side Story, bref, à n'importe quel film de n'importe quel genre que ce soit autre que SF?

    RépondreSupprimer
  2. Continuons, des fois que ça ne te suffise pas pour l'interactivité et que tu comptes encore me taxer d'égocentrisme.

    Voici un article qui traite d'un livre que tu n'aimes pas, et d'un tas de choses comme les épopées, les sagas, les lais; n'importe qui possédant un ego d'une taille normale se serait passé de commentaires dans un cas comme ça, mais ce n'est pas dans tes moyens de fermer ta grande gueule et de reconnaitre que tu n'as rien d'intéressant à dire sur un sujet. Alors tu rattaches ça à quelque chose que tu crois connaitre comme la religion chrétienne, alors que d'une ça n'a rien à voir dans le sujet, et de deux tu ne fais que montrer à quel point même ça tu n'y connais rien. Peu importe, tout ce qui compte est d'étaler ta culture (qui est comme la confiture: moins on en a, plus on l'étale...), de dire aux gens ce qu'ils doivent aimer, pas aimer, alors qu'il n'y a rien de plus personnel que les gouts, au même titre que tu crois pouvoir leur dire comment ils devraient vivre leur vie et que tu crois savoir mieux que tout le monde comment on gouverne un pays, alors que tu n'as pas l'ombre d'un début d'aperçu de ce qu'est la société dans son ensemble comme c'est le cas pour tous les fils à papa dans ton genre.

    Tu es trop borné pour comprendre que les autres, tous les autres, sont tes égaux en tous points; tu es incapable d'aller chez eux, de les connaitre plus que superficiellement, sinon tu aurais un peu plus de respect pour l'humanité dans son ensemble. Et ton mépris fier et constant et ta splendide supériorité ne sont qu'une preuve de plus de ton étroitesse d'esprit.

    Tes opinions n'ont pas de valeur universelle dans aucun domaine que ce soit, sache-le.

    RépondreSupprimer
  3. Bon, je vais encore faire des miennes avec mes références philosophiques (certains diront que je ne peux m'exprimer par moi-même … ), mais :

    "L'histoire de la musique c'est dans le livre d'Ezéchiel" : je te conseille Rousseau. Au sortir de l'Etat de Nature, les hommes doivent communiquer entre eux pour survivre. Ils le font en deux temps, le premier est celui de la jeunesse du monde où ils parlent de leur harmonie, ils auraient même commencé par la chanter plutôt que la dire. le second est celui de l'état de guerre (ou l'apparition du "mal" si tu préfères) où la communication devient langage puis mensonge. Comme quoi, le chant à l'origine du monde n'est pas le monopole d'Ezechiel. On a connu plus clérical que Rousseau, j'espère que tu en conviendras.

    "C'est complètement nul parce qu'il aurait pu offrir une liberté limitée au bien" : un peu de libre-arbitre kantien, d'existentialisme sartrien … ? Personnellement, je ne vois pas en quoi je serai humaine si je ne pouvais choisir de me comporter avec des actions que l'on juge bonne, d'autres que l'on juge mauvaises et sans pouvoir moi-même décider de ce qui est bon et de ce qui ne l'est pas.

    "Ca me fait penser au paradoxe de l'émancipation : est-ce qu'on est libres de se mettre des chaînes inutiles ?" + "ma mère avait des parents prolétaires, elle a transmis l'éducation "prolétarienne" reçue de son père mieux que ses frères et soeurs, et désormais je suis communiste." = effectivement, tu as un problème au niveau du libre arbitre … Puis être communiste, ça ne veut pas dire connaitre la vie. Ce n'est pas parce que tu penses comme Ernesto Guevara que toi aussi tu t'es battu dans la Sierra (pour faire gros) …

    "Dire que le bien et le mal (sont fictifs) alors qu'il existe des actions bonnes ou mauvaises ? Quelle blague ! Qu'est-ce que le mal si ce n'est l'ensemble des actions mauvaises, et le bien si ce n'est l'ensemble des actions bonnes ?" : cette fois-ci c'est Nietzsche qui te fera le plus grand bien …

    Tout ça pour dire qu'à mes yeux, l'oeuvre de Tolkien est pleine de modernité (peut-être que lui même ne s'en était pas aperçu mais cela ne fait que le rendre plus sincère).


    Tout comme par exemple, ce qui je crois m'a le plus marqué dans le SDA, la transformation d'Isengard en une zone industrielle immonde, rompant l'harmonie naturelle et la beauté du lieu à l'origine ; c'est effectivement une critique de l'industrialisation brutale qu'ont connu les XIXè et XXè siècle et qui n'est en plein remise qu'en question en ce début de XXIè.


    Bref, selon moi, tu devrais écouter les conseils de Mathilde, ils sont plutôt avisés dans leur ensemble, je trouve.
    Et ta réaction tend à les confirmer.

    RépondreSupprimer