mercredi 29 juillet 2009

Communiquons...

"Jeff > putain les mec merde... y'a pas que le cul dans la vie. C'est ce qui est autour qui est intéressant !
Mogador > Les poils ?"

J'ai récupéré ça ici, et oui, évidemment que oui j'aurais pu trouver quelque chose de mieux à faire...

Ceci uniquement pour le plaisir de laisser le message le plus inintéressant que j'ai écrit de ma vie en tête d'affichage jusqu'à début septembre puisque je m'en vais dans les Pyrénées en compagnie de 160 charmantes têtes blondes, mais nombreuses. Nombreuses...

lundi 20 juillet 2009

Quelque part au milieu des brumes du manque de sommeil, j'avais cru saisir deux mots, autant à la mode et donc souvent mal utilisés l'un que l'autre: alternatif et éco-citoyen. La différence entre ces deux concepts, en terme de voyage, ai-je compris après m'être raccrochée à la conversation, c'est qu'un voyageur éco-citoyen va partir dans des pays en développement pour y dépenser son argent de façon intelligente, en se faisant loger chez l'habitant contre rémunération, ce qu'on appelle le tourisme solidaire, en achetant des produits locaux, bref, en faisant en sorte que tout ce qu'il dépense ira aux populations locales. Le voyageur alternatif préfèrera jouer au dé pour choisir une heure de départ et aller à la gare prendre le train dont l'heure de départ est la plus proche. Pas bien de prendre de grandes décisions en jouant aux dés, mais ceci est une autre histoire.

Le pourquoi du comment de la présence de cette petite anecdote en point de départ était d'attirer l'attention sur le fait que "éco-citoyen", ça reste dans une logique capitaliste. C'est le développement par la consommation, c'est un voyage somme toute pas tant différent dans le mode de fonctionnement que le club de vacances. Sur une même échelle de valeurs, c'est mieux; mais le principe des alternatives est de passer à une autre échelle.

Eco-citoyen, c'est à la mode. Vert, aussi. Et solidaire, équitable, tout ça. Et comme tous les mots trop utilisés, vient un moment où ça ne veut plus rien dire. Alors, si ça ne veut rien dire, on peut allègrement l'utiliser pour tout et n'importe quoi, parler de commerce équitable pour une glace fabriquée de façon industrielle dans les pays du Nord, une partie des ingrédients étant des matière premières des pays du Sud. Ça reste dans la logique de la mondialisation: la valeur ajoutée, la main d'œuvre, ce qui rapporte, c'est pour le Nord. Mais qu'importe, puisqu'il y a le petit logo Max Havelaar à coté, on peut affirmer sur les panneaux publicitaires qu'acheter cette glace, c'est devenir un mec bien en deux coups de cuillère à pots. Oui, parce qu'en plus, elle est vendue en petit, tout petit pot jetable. Karl Marx a connu les aumônes faites par l'aristocratie tous les dimanches; il ne serait pas étonné de voir que la bonne conscience, comme tout le reste, ça s'achète. L'écologie est trop moralisatrice? On nous fait culpabiliser en nous montrant les enfants du Tiers-Monde? Qu'à cela ne tienne! Si la religion était l'opium du peuple, les petits logos verts et équitables sont l'opium de la bourgeoisie. Et je trouve ma foi la bonne conscience très bon marché.

C'est comme ça qu'on arrive à un inversement des valeurs. Parce que l'écologie est devenue à la mode chez les bobos, ça devient à la mode de cracher dessus quand on veut faire rebelle.

Remontons à la source et on voit que si l'écologie n'est ni de gauche ni de droite, ce n'est pas parce qu'elle est trop importante, c'est parce qu'il s'agit non pas d'une idée politique, mais d'une science: l'étude des êtres vivants dans leur milieu. Ça inclue l'étude de "comment les être humains modifient leur milieu et quel est l'impact sur les autres espèces". En toute logique, une fois découvert que les activités humaines rejettent des gaz modifiant le climat à une vitesse tellement importante qu'elle met en danger la survie des humains eux-mêmes (là, c'est le domaine de l'écologie), on ne reste pas les bras croisés à observer, on s'en inquiète, et là, on passe au domaine du politique. Au même titre que pour une politique de relance face à la crise, tous les partis ne donnent pas la même réponse. Voire ne donnent pas de réponse, et préfèrent jouer les autruches, mais j'ose espérer qu'à peu près tout le monde a compris que, quel que soit l'angle sous lequel on envisage les solutions, on ne peut pas ne pas prendre en considération l'écologie maintenant qu'on est au courant que ça existe.

De là, deux branches majeures, le très populaire "développement durable" et la moins célèbre "décroissance"; ou pour leur donner des petits noms affectueux, le complexe du sac plastique et les alternatives.
Le complexe du sac plastique, c'est quand on s'est rendu compte que quand on trouve des mammifères marins ou des tortues morts échoués, on s'aperçoit après autopsie que beaucoup ont été étouffés par des sacs plastiques emportés par le vent sur de très longues distances. Et puis en plus les sacs plastiques, ça utilise du pétrole, et ça il faut l'économiser. Comment faire, alors, pour ne pas, à chaque fois qu'on va au supermarché, en repartir chargé de sacs plastiques jetables? La réponse est simple: faire des sacs en papier, toujours jetables, mais cette fois c'est pas avec du pétrole, c'est avec des arbres! (et la même dépense d'énergie pour les faire). Le complexe du sac plastique, c'est chercher une solution dérisoire et temporaire pour contourner un problème sans rien changer à son mode de vie (prendre des sacs réutilisables? Mais mais mais... faudrait les ramener à chaque fois!) Allez, une petite perle du complexe du sac plastique pour la route: en plein débat sur les alternatives (on y revient), quand la question était soulevée de l'absurdité d'avoir plusieurs télés par foyer, avec tout ce que ça engendre en composants électroniques, dont des minerais extraits dans des conditions déplorables en Afrique, et tout ça quand ça arrive en fin d'utilisation, on en fait quoi? alors que ce serait nettement plus convivial de partager une seule télé pour plusieurs, même pour différentes familles, tiens! Un jeune homme suggère que, après tout, on ne pourrait pas continuer à fabriquer le même nombre de télés, mais avec un cadre en bois au lieu d'avoir un cadre en plastique? Il suffisait d'y penser...

Passons à l'échelle d'à coté et voyons ce qu'il en serait dans un monde où on se retrouverait entre voisins pour regarder la télé de quartier le soir. Ce serait aussi un monde où on prendrait les transports en commun, ou quand on peut pas, on ferait du covoiturage, au lieu d'être seul dans sa voiture. On pourrait aussi, tiens, faire des achats en gros aux producteurs locaux pour que ça revienne moins cher et se rassembler à plusieurs foyers pour faire la cuisine. On pourrait imaginer un tas de trucs basés sur l'idée de groupe et pas d'individu parce que en se rassemblant, on consomme moins d'énergie, moins de matières premières. On pourrait même en arriver à se dire que l'écologie, ça ferait un beau prétexte pour quelque chose qui ne ferait pas de mal même si l'environnement se portait très bien, merci pour lui. Pour en revenir au point de départ, on pourrait aussi voyager en stop, ou à la voile tiens (ouaiiiiis!), et puis partir sans trop savoir où on va dormir au lieu de réserver un hôtel à l'avance; et puis pourquoi pas se faire inviter chez des gens, gracieusement, ou contre une une aide quelconque...


Après avoir lu deux articles sur le sujet dans des magazines en une semaine, j'en serais presque à craindre que le wwoofing ne devienne à la mode. WWOOF, c'est pour Willing Workers On Organic Farms, c'est un principe qui consiste à travailler dans une ferme bio en échange du et seulement du gîte et du couvert. Si le wwoofer n'est pas payé, les hôtes n'en retirent pas non plus un gros bénéfice financier; sauf dérives, il n'est pas là pour faire le travail d'un employé saisonnier, mais pour apprendre, en étant accueilli comme un membre de la famille. L'intérêt, c'est de passer un peu de temps sans que la question de l'argent ne soit posée, c'est de rencontrer des gens, c'est de voyager différemment et de découvrir une autre culture pour de vrai, pas juste les sites touristiques. C'est, aussi, ne pas dériver vers un système à l'américaine où, je cite les Américaines rencontrées pendant que, précisément, je faisais du wwoofing en Italie, la plupart des gens n'ont jamais vu un cerisier en vrai, et pour eux, les cerises, c'est ces trucs qu'on trouve dans des barquettes en plastique, pas sur les arbres.

Heureusement, comme ça nécessite quand même de se salir les mains, je doute que le wwoofing soit un jour phagocyté par les gens qui veulent se nourrir sainement en se donnant bonne conscience, comme l'ont été le bio et le commerce équitable. Parce que, franchement, j'aimerais pas me faire un jour traiter de bobo pour avoir passé trois semaines à traire des chèvres.

jeudi 16 juillet 2009

Retour de colo

Je pense que tout est dans le titre et ne vois aucun intérêt à résumer les onze derniers jours, parce que ça ne se résume pas, ça se vit. Point. L'euphorie n'est pas encore retombée et les inscriptions pour la poursuite de mes études sont donc passées toutes seules. J'attends encore le coup de téléphone d'un directeur des colos SNCF, puisqu'ils n'ont pas encore fini le recrutement pour aout et m'ont fait confirmer que j'étais toujours disponible. Et mon écran est couvert d'insectes nocturnes, mais ça, c'est le détail dont on se fout.

Ah oui, sinon, c'est pas encore cette fois-ci que je suis restée éveillée pour voir le soleil se lever. Mais j'ai des notes de musique qui résonnent dans la tête, comprenne qui pourra, moi je peux.

C'est parfois assez effrayant de se regarder dans le miroir quand on ne l'a pas fait depuis longtemps, qu'on ne s'est pas douché depuis un certain temps, et qu'on a passé la journée dans le car ou le train avec un nombre d'enfants décroissant, mais partant de 89 quand même. On se demande, les premières fractions de seconde, d'où sort cet épouvantail. Et puis, parfois, ça donne le vertige. Mais j'ai quand même réussi à vérifier dans le miroir, et j'ai toujours les yeux marrons.

Quant au long silence de juin, il était du à un séjour en Italie sur lequel je compte bien revenir à l'occase.